LES DIFFERENTS JEUX D’ARC DE LA COMPAGNIE
A sa création par l’abbé Hilduin, la Confrérie s’entraînait dans l’enceinte de l’abbaye de Saint-Médard puis après l’érection de Saint-Vaast en commune, le jardin d’arc se trouvait au centre du faubourg, rue du Champ-Bouillant.
En 1542 la Confrérie d’archers louait et pour 20 ans à Vincent Boutard, tonnelier, son jardin d’arc tout en se réservant « l’aisance pour y tirer à l’arc toutes les fois que bon leur semblerait, à la charge de labourer le terrain, utiliser le jardin et entretenir les buttes et de payer 12 sols de cens envers l’abbaye ».
En 1564 le fils de Vincent Boutard fit don à la Confrérie,, de la quatrième partie de la maison étant dans le jardin. Jusqu’à la révolution il subsista une maison dite « des archers » et une hostellerie à l’enseigne « l’Arc à la main ». Il existe toujours la rue et le parc de « l’arbre à l’oiseau », endroit où se pratiquait le tir de l’abat oiseau pour désigner le roi de la Compagnie pour l’année.
Lorsqu’en 1885, la Compagnie se reforme après la révolution, elle quitte Saint-Vaast. Son jardin d’arc se situe alors près des fortifications à la suite du Jeu de paume, de part et d’autre du saillant de Saint-Pierre-à-la-Chaux, à l’extrémité des rues de Guise et Bara.
Dans l'album photo : Extrait du registre des délibérations de Conseil Municipal
Page 115 - 9 juillet 1885
Par une lettre du 16 juin 1911, la mairie avise la Compagnie de la vente de son terrain à Monsieur Baudoux, quincailler à Soissons et demande à la Compagnie de rendre le terrain disponible dans un délai de 6 mois.
Le 18 août 1911, la ville propose alors à la Compagnie un terrain d’une dimension de 10m x 65m, moyennant le prix réduit de 3.50 Francs le m2 avec accès sur la rue Paul Deviolaine qui avait été ouverte en 1903.
La Compagnie accepte à condition que le paiement puisse se faire en 20 ou 25 années mais les conditions stipulées sur l’acte de vente sont considérées inacceptables et réponse est faite en ce sens à la mairie.
Le 14 septembre 1911, la Compagnie accepte une autre offre de terrain faite par Maître Jouy, notaire, au même prix de 3.50 francs le m2, avec accès sur la rue Paul Deviolaine également et d’une surface de 364,47m2 pour le prix de 1275.65 francs. Cette offre est acceptée et la somme sera prélevée sur les fonds de la Compagnie. Monsieur Camille Lablanche, trésorier de la Compagnie, propose de prêter la somme nécessaire pour le déménagement et les travaux, au taux de 4% l’an. La Compagnie s’engage à verser au 1er janvier de chaque année les intérêts et le minimum de 50 francs à Monsieur Lablanche qui, en cas de non paiement, deviendrait propriétaire du terrain.
Le 1 décembre 1911, la Compagnie demande à la Municipalité une aide exceptionnelle de 500 francs pour lui permettre de supporter les frais de déplacement et de réinstallation, ce qui fût accepté.
Le 9 avril 1914 a eu lieu la dernière manifestation de la Compagnie, qui fut le tir à l’oiseau, la Compagnie est alors mise en sommeil suite à la déclaration de la Grande Guerre.
Pendant celle-ci, le nouveau Jeu d’arc qui venait à peine d’être terminé en 1914 a été fortement endommagé.
En janvier 1920, la Compagnie répparait , un jeu provisoire fut installé rue de Paradis, près de l’arquebuse. Ce terrain appartenait à Monsieur Lengelé, membre de la Compagnie et sur lequel se pratiqua le tir à l’oiseau de reprise de la Compagnie.
La Compagnie est donc reformée en 1920 mais la remise en état du Jeu d’arc de la rue Paul Deviolaine amène à nouveau des questions financières. De plus il reste une dette envers Monsieur Lablanche qui avait prêté de l’argent en 1911 pour l’achat du terrain et dont le solde s’élevait à 900 francs. Grâce à l’apport financier de plusieurs membres les travaux purent être entrepris et c’est en grande pompe que le Jeu d’arc fut inauguré et béni le 3 avril 1921.
Dans l'album photo : Extrait intégral du registre des procès-verbaux de la Compagnie, pages 137 à 140.
En 1929, les membres considérent que leur Jeu d'arc est trop étroit, mal situé, qu'il n'est pas visible des passants depuis la rue Paul Deviolaine. Ils demandent à Monsieur Emile Lengelé, Capitaine de la Compagnie, de solliciter, en tant que Conseiller municipal, la Ville de Soissons afin d’obtenir un emplacement au stade dit « parc des sports ».
Début 1930, la Ville consent à donner une partie du terrain se trouvant du côté des ruines du château dans le parc Saint-Crépin. La Compagnie obtint à cet endroit un magnifique terrain d’une longueur d’environ 90 mètres et de 25 mètres de large, avec autorisation d’utiliser les pierres provenant des ruines du château. La Ville, étant donné sa situation financière, ne pouvait pas participer à l’aménagement, sauf pour la préparation du terrain, la clôture en grillage et l’aide du jardinier de la Ville pour les plantations. La Compagnie vend alors pour 10.000 francs à Messieurs Padoy, Pestel et Taupier, entrepreneurs de menuiserie, le terrain de la rue de la Congrégation dont elle était propriétaire.
Elle fait réaliser un double Jeu d’arc Beursault avec allée centrale, grâce aux pierres proposées et le fait bordé par quatre allées de tilleuls. Elle fait construire également un local de 20 m2 environ adossé aux buttes maîtresses, un simple appentis adossé aux buttes d’attaque ainsi que sur le côté droit des pas de tir jusqu’à 70 mètres pour le tir sur cibles anglaises.
En 1954, une salle adossée aux buttes maîtresses fut construite en remplacement du bâtiment initial. L’électricité et l’eau courante y furent amenés afin d’accueillir les tireurs dans les meilleurs conditions. C’était, disait-on le plus beau Jeu d’arc de Picardie.
En 1958, suite au Bouquet provincial de 1957, la Compagnie fait entreprendre à ses frais, la couverture des pas de tirs des buttes Beursault par des « chapelles » en béton et plastique ainsi que l’allée centrale en tôles plastique, ondulées et translucides. L’inauguration de ces nouvelles installations eut lieu en avril 1959, en présence de nombreuses personnalités civiles et religieuses.
LE JEU D'ARC DE 1958 A 1988
En 1988, à la suite du Bouquet provincial 1987, la Compagnie sollicite la Ville afin d’obtenir l’agrandissement ainsi qu’une nouvelle toiture de leur local, le toit terrasse laissant passer des infiltrations d’eau.
Après diverses études et devant le « bricolage » demandé, le Conseil municipal, présidé par le Député-maire M. Bernard Lefranc, entièrement voué à la cause des archers de Soissons, suite au succès sans précédent du Bouquet, décida de remodeler entièrement le Jeu d’arc. Celui-ci avait été à une certaine époque le fleuron de la région mais qui, avec le temps et les nouvelles disciplines était devenu un peu obsolète.
La Ville, après diverses études d’architectes, entreprend la démolition des salles, des bâtiments de rangements, les couvertures des pas de tir devant les buttes et de l’allée centrale et même des buttes extérieures en dur, la structure des jeux Beursault restant en place avec ses murs de pierre.
A partir de la structure existante , la Ville entreprend :
La construction d’un logis de 100m2 comprenant une salle d’honneur, une salle d’armes et les sanitaires. La couverture de ce logis adossé aux buttes maîtresses, se prolonge au dessus de ces dernières et du pas de tir ;
La construction d’un bâtiment de rangement s’environ 30 m2 adossé aux buttes d’attaque et dont la couverture se prolonge au dessus de ces dernières et du pas de tir ;
Une nouvelle couverture de l’allée centrale ;
De chaque côté, des buttes de tir avec protections, frontons et portes couvrant tout le fond du jeu d’arc et alignées sur l’extérieur du bâtiment de rangement et permettant le tir jusqu’à 90 mètres ;
La réfection complète des pelouses avec pas de tir en dur à 30, 50, 60, 70 et 90 mètres.
La Compagnie participa financièrement à ces installations pour un montant de 100.000 francs, prélevé sur le bénéfice réalisé avec le Bouquet provincial de 1987.
Ces nouvelles installations furent inaugurées en février 1989 en présence des autorités civiles et religieuses selon la coutume.
Faute de crédit, la clôture en grillage ne fut pas remplacée et devint bientôt vétuste, ce qui obligea la ville à la renouveler en 1997, mais cette dernière, par suite de vandalisme constant, fut rapidement découpées en différents endroits. Devant les réclamations répétées de la Compagnie, la Ville opta en 1998 pour le remplacement à nouveau de cette clôture. L’année suivante, celle-ci a été doublée par mesure de sécurité vis-à-vis des promeneurs, formant ainsi un couloir de protection parallèle au tir de chaque côté du Jeu d’arc.
Ainsi, la Compagnie d’Arc de Soissons dispose d’un terrain de plus de 30 ares sur lequel est implanté :
Un double jeu d’arc beursault, avec allée centrale et buttes couvertes ;
Un local de 100m2 adossé aux buttes maîtresses et comprenant une salle d’honneur et d’une salle d’armes ;
Un bâtiment de rangement d’environ 20m2 adossé aux buttes d’attaque
De chaque côté de cet ensemble, des buttes de tirs avec portes et frontons, permettant le tir jusqu’à 90 mètres.
LES TRAVAUX DE 1988
APRES LES TRAVAUX DE 1988
En novembre 2013, La compagnie dispose d'un pas de tir couvert qu'elle avait sollicité auprès de la Ville.
La réception des travaux s’est effectuée dernièrement en présence du maire Patrick Day entouré de représentant du conseil municipal et des services techniques. Dans son allocution l’édile a précisé que « cette réalisation aura une grande importance pour le développement de votre club qui représente une discipline ancestrale dans notre ville. »