BOUQUET PROVINCIAL DE 1986
Même les plus optimistes ne croyaient peut-être pas au succès extraordinaire qu'aura connu, dimanche après-midi dans les rues de Soissons, le défilé historique organisé à l'occasion de 1.500e anniversaire du Vase de Soissons. Il faut bien reconnaître en effet que Soissons, qui jusqu'alors n'avait pas inscrit de grand "carnaval" à son calendrier a, d'un seul coup, et par la puissance de son passé, comblé pour le moins son retard sur d'autres ville du département; Plus de cent mille personnes très certainement, ont assisté à cette rencontre de la fête et de l'histoire qui aura bénéficié de tous les atouts; Quarante-huit heures après l'événement, c'est toute une région qui est encore sous le charme de ce spectacle offert avec éclat et générosité.
Il serait bien vain de vouloir raconter ici l'ambiance, les couleurs, les musiques et le rêve dans lequel a baigné toute la ville durant la journée de dimanche...
LA RUE COMME UN LIVRE D'HISTOIRE...
C'est avec l'organisation du Bouquet Provincial, grande fête nationale de l'Archerie et premier des deux thèmes majeurs de cette journée, que devait débuter cette folle journée. Ainsi, avant même l'organisation du défilé de l'après-midi, quelque mille deux cents archers venus de toute la France et représentant près de ceux cents compagnies d'arc, se retrouvèrent-ils en fin de matinée, dans la cour de l'hôtel de ville. Là, en présence de Bernard Lefranc, député-maire, et de nombreux élus (à l'exception des représentants de la majorité qui avait boycotté l'événement), c'est l'ancien Premier ministre, Laurent Fabius, qui, en remettant à José Da Rocha, le capitaine de la compagnie d'arc de Soissons, le vase de Sèvres offert par le président de la République, lança officiellement cette journée d'exception.
La fête et l'histoire étroitement liées, devaient connaître leur apothéose durant tout l'après-midi qui suivit. Pendant plus de trois heures, sillonnant la ville, le cortège composé du Bouquet Provincial, puis d'un défilé historique, racontant Soissons depuis les Mérovingiens jusqu'à Napoléon, transforma la cité en un grand livre d'histoire. De Clovis à Louis-XIV, de Dagobert à Charles-Quint, la rue n'était plus qu'un voyage dans le temps et le rêve. Surgis d'un autre monde, les deux mille figurants costumés qui entouraient les chars, les attelages de boeufs, les cavaliers romains et les inquiétants barbares mérovingiens, surent restituer un climat dont n'étaient bannies ni la fête populaire, ni l'émotion, ni l'authenticité historique.
BOUQUET PROVINCIAL
9 heures, place d'Alsace-Lorraine : réception du vase du bouquet de Laon, dernière ville à avoir organisé le bouquet de la ronde de l'Aisne de tir à l'arc. Remise du vase du bouquet par la présidente des jeunes filles de Laon à la présidente des jeunes filles de Soissons, en présence de l'archiconfrérie des chevaliers de Saint-Sébastien.
9 h 30 : départ des deux compagnies pour un défilé par rue du Champ-Bouillant, passerelle des anglais, rue du Mont-Revers.
Arrivée : 10 heures, place F.-Marquigny, pour un dépôt de gerbes en présence de Bernard Lefranc, député-maire de Soissons et du Conseil municipal.
10 h 15 : départ pour l'Hôtel de Ville par rue du Beffroi, rue Quintet.
10 h 30 : ouverture des portes de l'Hôtel de Ville pour la cérémonie de réception des drapeaux des compagnies d'arc de France.
11 heures : remise officielle par Laurent Fabius, ancien Premier ministre, du Vase de Sèvres offert par François Mitterrand, président de la République, à la compagnie d'arc de Soissons, pour une remise ultérieure à l'un des vainqueurs de la grande compétition de tir à l'arc qui s'achèvera en septembre 1986 (qualification pour les championnats de France).
14 h 30 : départ du bouquet provincial, place d'Alscase-Lorraine; défilé commun avec le cortège historique jusqu'à la place Saint-Christophe. Départ des archers avec passage boulevard Jeanne-d'Arc et rue de l'Echelle-du-Temple.
16 h 30 : arrivée à la Cathédrale; messe solennelle du bouquet provincial par Mgr Labille, évêque de Soissons, Grand Connétable des Archers de France.
18 heures : sortie de la Cathédrale; reprise du cortège par rue de la Buerie, rue Quinquet, place de l'Hôtel-de-Ville.
Au stade Pierre-Hénin, de 8 heures à 13 h 30 : concours de tir à l'arc (50 mètres).
Qu'est-ce qu'un bouquet provincial ?
Un bouquet provincial est une grande fête traditionnelle de l'Archerie issue de l'époque des tournois. Celui des Soissons sera le prélude à une grande compétition de tir à l'arc étalée sur quatre mois et qui amènera environ 1 500 archers de toute la France qui tenteront, au jeu d'arc de Soissons, de se qualifier pour les championnats de France.
Un bouquet provincial se déroule rarement dans une même localité. A Soissons, par exemple, il eut lieu en 1900 et 1957.
Il consiste en diverses manifestations dont la principale est une grande parade traversant les rues de la ville entièrement décorées de banderoles, oriflammes et fleurs.
Cette parade comprend plusieurs centaines de jeunes filles et jeunes garçons habillés traditionnellement et encadrant les vases du bouquet, de chars fleuris, de sociétés de musique, de groupes folkloriques ainsi qu'environ deux cents porte-drapeaux représentant différentes compagnies d'arc de France, ce qui donne une portée nationale à cette manifestation.
Les personnalités civiles, militaires et religieuses prennent également part à cette parade qui se termine par une grande messe. A Soissons, elle sera célébrée en la cathédrale par l'évêque de Soissons, grand connétable des archers par tradition.
REMISE DES PRIX DU BOUQUET PROVINCIAL DE 1986
Une réception en la salle de la Mutualité, a eu lieu à l'occasion de la remise des prix.
Le Connétable, Monsieur Jean-Pierre Vincent
Le Capitaine, Monsieur Marcel Pestel